vendredi 15 avril 2011

Les timbres GoldStar

Dans la pièce de théâtre Les Belles-Soeurs de Michel Tremblay, créée en 1968, Germaine Lauzon gagne un million de timbres GoldStar. Elle demande l'aide de ses voisines pour les coller dans des livrets qu'elle pourra ensuite échanger contre divers objets de consommation présentés dans un catalogue. L'action se situe dans un milieu défavorisé et c'était, je crois, la première pièce de théâtre québécoise écrite en joual :

"Allô ! Ah ! c'est toé, Rose... Ben oui, sont arrivés... C'est ben pour dire, hein ? Un million ! Sont devant moé, là, pis j'le crois pas encore ! Un million ! J'sais pas au juste combien ça fait, mais quand on dit un million, on rit pus ! Oui, y m'ont donné un cataloye, avec. J'en avais déjà un, mais celui-là c'est celui de ç't'année, ça fait que c'est ben mieux... L'autre était toute magané... Oui, y'a des belles affaires tu devrais voir ça ! C'est pas creyable ! J'pense que j'vas pouvoir toute prendre c'qu'y'a d'dans J'vas toute meubler ma maison en neuf ! J'vas avoir un poêle, un frigidaire, un set de cuisine... "
Les timbres GoldStar étaient distribués par les épiceries IGA et Métro dans les années 1960. C'était une technique de fidélisation des clients. Le livret ci-haut pouvait recevoir des timbres "simples" de couleur jaune, des 10 de couleur mauve et des 50 orange. On inscrivait à la fin du carnet l'article demandé en échange des timbres. 

Cette stratégie de marketing  a été mise au point aux États-Unis dans les années 1930 (S&H Green Stamps). Au Québec, Steinberg a été la première chaîne à l'utiliser en 1959. C'était l'entreprise de distribution alimentaire la plus novatrice de l'époque. On disait alors "faire son Steinberg" comme on dit maintenant faire l'épicerie. C'étaient des timbres de marque Pinky que me mère collectionnait dans des carnets de couleur rose.

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