mercredi 11 novembre 2009

Les femmes du cordonnier Lacombe

Le cordonnier Edmond Lacombe (1863-1941), fils d'Onésime et de Louise Martin, était originaire de la paroisse de Saint-Barnabé-Nord en Mauricie. Il a eu deux épouses qui portaient des prénoms peu communs. Sa première femme, Deigneur Gélinas, lui a donné 18 enfants vivants. Sa deuxième femme, Fridoline Blais, a vécu cent ans.

Deigneur la féconde (1871-1929)

Le prénom de Deigneur Gélinas, fille de Thomas Gélinas et d'Alphie Bellemare, a été écrit de toutes les façons : Daigneur, Dagneur, Degneur, Digneur, Dégneure, Deneur, Dagnès, Meigneur, Lagnure, etc. J'ignore d'où il vient; c'était peut-être une déformation d'un prénom anglais qui étaient en vogue à cette époque.

Elle s'est mariée en 1887 à l'âge de 16 ans. Elle a eu son premier enfant dix mois plus tard et son dix-huitième à 44 ans : Lydia (née en 1887), Virginie (1888), Philémon (1890), Anna (1891), Alfred (1892), Camille (1893), Armédia (1894), Graziella (1896), Wilbray (1897), Rosée (1898), Aldéa (1899), Alphonse (1904), Généré (1905), Albert (1907), Simone (1908), Gérard (1911), Roland (1913) et Lucienne (1916).

Neuf enfants sont décédés avant d'atteindre l'âge adulte. L'année 1898 a été particulièrement éprouvante alors que trois petits, Camille (5 ans), Armédia (4 ans) et Graziella (18 mois) sont morts durant l'hiver, peut-être d'une grippe ou d'une autre maladie infectieuse. Cet hiver-là, la famille habitait à Saint-Mathieu-du-Lac-Bellemare, un village forestier situé au nord de Saint-Boniface-de-Shawinigan, et Deigneur était enceinte pour la dixième fois.

Après leur mariage, ils ont vécu d'abord à Saint-Boniface-de-Shawinigan (1887-1893), puis à Sainte-Flore et à Saint-Mathieu avant de s'établir définitivement à Grand-Mère. La carte postale qui suit présente une vue générale de la ville de Grand-Mère vers 1905-1910 (photo de J.A. Roy). On voit à l'arrière-plan l'usine de pâte Laurentide autour de laquelle la ville s'est développée.



Deigneur Gélinas est décédée à Grand-Mère le 11 janvier 1929 à l'âge de 57 ans. Edmond Lacombe est demeuré veuf pendant cinq ans. En 1935, il s'est remarié avec Fridoline Blais , une veuve âgée de 68 ans.


Fridoline la centenaire (1867-1967)

Contrairement à Deigneur, Fridoline Blais s'est mariée tard. Selon l'âge inscrit sur son acte de sépulture, elle serait née en mai 1867, l'année de la Confédération. Elle était la fille de Georges Blais et de Sophie Saint-Pierre de Saint-Barnabé. Au recensement de 1901, elle était encore célibataire (on disait alors vieille fille) et vivait seule avec sa mère à Yamachiche.

En 1904, à l'âge de 37 ans, elle a épousé un veuf Joseph Lacombe. Ensemble, ils ont eu une fille qu'ils ont prénommée Fridoline comme sa mère (la petite n'a pas aimé son prénom et en a changé plus tard pour celui de Jeannette). Ils ont vécu à Saint-Étienne-des Grès dans le comté de Saint-Maurice où Joseph est décédé en 1934.

L'année suivante, Fridoline Blais s'est remariée avec Edmond Lacombe, veuf de Deigneur Gélinas. Ce deuxième mariage a duré à peine 6 ans. Edmond est mort le 27 novembre 1941 à Grand-Mère.

Fridoline est décédée le 16 septembre 1967, l'année de l'Exposition universelle de Montréal. Elle a été inhumée à Saint-Étienne-des-Grès. Selon l'acte de sépulture, elle était âgée de 100 ans et 4 mois. Il est à noter que sa mère Sophie Saint-Pierre (1827-1924) a vécu elle aussi très longtemps, soit jusqu'à l'âge de 97 ans, ce qui démontre bien le caractère héréditaire de la longévité.

Voir aussi sur ce blog : Quand Grand-Mère était jeune.

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